- faux-titre
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• title XIIe; lat. titulus « inscription, titre d'honneur »I ♦1 ♦ Désignation honorifique exprimant une distinction de rang, une dignité. Titres de noblesse, titres nobiliaires (⇒ noble, noblesse) . Titres de fonctions. « Comme tu es bien ainsi ! tu as l'air d'un vrai gentleman. Il ne te manque qu'un titre ! ajouta-t-elle, avec une nuance de regret » (Proust). Porter, prendre un titre. Conférer un titre (⇒ titrer) . — Titres de souverains (empereur, président, prince, roi). Grades et titres. Le titre de maréchal, de grand amiral.♢ Appellation d'une personne qui a un titre, ou à qui l'on veut marquer du respect en ne la vouvoyant pas (ex. altesse, éminence, excellence, grâce, grandeur, hautesse, honneur, révérend, sainteté, seigneur).2 ♦ Nom de charge, de fonction, de grade. Le titre de directeur, de président, de docteur, de professeur. Candidat à un titre. Titres universitaires. « le titre le plus mince, et pourtant le plus long à prononcer, y est donné et répété vingt fois dans le même repas » (Mme de Staël). « Monsieur le commissaire, dis-je alors (parce qu'il faut toujours donner leurs titres aux personnes) » (Nerval). Recrutement sur titre.♢ Loc. adj. EN TITRE : qui a effectivement le titre de la fonction qu'il exerce (opposé à auxiliaire, suppléant, honoraire, intérimaire) . Professeur en titre. ⇒ titulaire. — Par ext. Qui est reconnu pour tel à l'exclusion d'autres ayant le même emploi. Fournisseur en titre d'une maison. ⇒ attitré. « on ne lui connaissait pas de maîtresse en titre » (Gautier). ⇒ officiel.3 ♦ Qualité de gagnant, de champion (dans une compétition). Disputer, remporter un titre dans un championnat. Tenir, détenir le titre; défendre son titre. « Après avoir battu Tony Daniels, alors tenant du titre » (Morand). Match qui met un titre en jeu. Boxeur qui remet son titre en jeu.4 ♦ Littér. Nom qui qualifie. ⇒ nom, qualification. « J'ai donc refusé la précieuse amitié et m'en suis tenu à mon titre d'Amant » (Laclos). Le titre de citoyen américain. « j'achevai le reste de mes études à Charlemagne, en qualité d'externe libre, titre dont j'étais extrêmement fier » (Gautier).5 ♦ Loc. prép. À TITRE DE : en tant que, comme. — (D'une personne) « il est presque impossible à l'homme d'agir uniquement à titre d'individu » (Martin du Gard). « il entra chez un marchand de toile, à titre de commis » (Zola). — (D'une chose) Argent remis à titre d'indemnité. À titre d'essai, de curiosité, d'exemple (cf. En guise de). — À ce titre : pour cette qualité, cette raison (le titre donnant un droit). « Suis-je son parent et puis-je, à ce titre, provoquer son internement dans une maison de santé ? » (Courteline). — À quel titre ? de quel droit, pour quelles raisons ? À quel titre se permet-il de nous juger ?♢ AU MÊME TITRE : de la même manière. Une hypothèse, un postulat sont au même titre des principes du raisonnement. — Loc. conj. Au même titre que : de la même manière que, de même que. Cette comédie, « il la croyait nécessaire pour les débuts, au même titre qu'une publicité de lancement » (Romains) .♢ À TITRE (suivi d'un adj.; valeur d'adv. de manière). À titre amical : amicalement. À titre temporaire, exceptionnel, personnel. À titre consultatif. « Mon compatriote à double titre » (Chateaubriand). À aucun titre : en aucune façon. À plus d'un titre, à plusieurs titres : pour plusieurs raisons.II ♦ (Cause qui établit un droit.)1 ♦ Écrit qui établit le droit à un titre (I, 1o) de noblesse, à une dignité, à une fonction. ⇒ brevet, parchemin; diplôme, patente.♢ (1283 « acte juridique ») Dr. Écrit qui constate un acte juridique ou un acte matériel pouvant produire des effets juridiques. ⇒ 1. acte, certificat, document, instrument, papier, pièce. Authenticité d'un titre. Droit de titre. Enregistrement d'un titre. Titre exécutoire, permettant au bénéficiaire de recourir à l'exécution forcée. — Cour. Titre de propriété. En fait de meubles, possession vaut titre. — Titres de transport. ⇒ billet, carte, coupon, ticket; connaissement (cf. Lettre de voiture, de transport). — Titres-restaurant. — Titre de crédit, de créance. ⇒ billet, 2. bon, effet, traite, warrant. Titre à vue. Titre interbancaire, titre universel de paiement (T. I. P., T. U. P.) : imprimé édité par le créancier, la signature du débiteur autorisant un prélèvement ponctuel sur son compte afin d'effectuer un paiement déterminé.♢ (1853; titre de monnaie mil. XVIe) Certificat représentatif d'une valeur de bourse. Titre de rente : action, obligation, part de fondateur. ⇒ valeur. Titre nominatif, qui mentionne le nom de son titulaire. Titre au porteur, transmissible par simple tradition. Titre à ordre, transmissible par endossement. Titre participatif. « Évidemment, le vieux avait des titres cachés, dont il touchait les coupons, chaque trimestre » (Zola). Vendre des titres. Gérer un portefeuille de titres.2 ♦ Loc. À JUSTE TITRE : à bon droit, avec fondement, raison. L'Anglais « considère, à juste titre, le jeu des idées comme une acrobatie spirituelle » (Maurois)(cf. Être fondé à...).3 ♦ Modalité d'un droit, manière d'aliéner et d'acquérir. Acquérir à titre universel (succession), à titre particulier (achat, etc.). Acquérir à titre lucratif (don), ou onéreux (paiement). Occupant à titre gratuit. À titre révocable; à titre précaire. Chose remise à titre de louage.4 ♦ Littér. Qualité ou service qui donne droit à qqch. « acquérir de nouveaux pouvoirs, ou même des titres à la considération publique » (Duhamel).III ♦ (Désignation d'une proportion.)1 ♦ Proportion d'or ou d'argent contenue dans un alliage. ⇒ aloi; 2. fin (II, 1o). Or au titre (autorisé par la loi). Titre d'une monnaie. Reconnaître le titre par la pierre de touche et le touchau.2 ♦ Chim. Rapport de la masse (ou du volume) d'une substance dissoute à la masse (ou au volume) de la solution. ⇒ degré, titrage. « une solution de salicylate de soude dont il venait de modifier le titre avec soin » (Romains) .3 ♦ Masse linéique d'un fil ou d'une fibre. Le titre d'un fil se mesure en tex.IV ♦ (Désignation d'un sujet.)1 ♦ Désignation du sujet traité (dans un livre); nom donné (à une œuvre littéraire) par son auteur, et qui évoque plus ou moins clairement son contenu. « Les titres des livres sont souvent d'effrontés imposteurs » (Balzac). Des « romanciers, qui se croient tenus, quand ils ont leur titre, d'écrire en supplément le roman lui-même » (Giraudoux). « Nous rassemblons sous le titre : Histoires extraordinaires, divers contes [...] de Poe » (Baudelaire). Deuxième titre d'un ouvrage. ⇒ sous-titre. Titre d'un journal. Titre d'une pièce de théâtre, d'un film. Rôle-titre : rôle correspondant au nom propre servant de titre à l'œuvre (⇒ éponyme) . Titre d'un poème, d'une chanson, d'une émission de radio, de télévision. Titre d'une œuvre picturale, musicale. Œuvre sans titre. — Imprim. Page de titre, et par ext. titre : page qui porte le titre entier, le sous-titre, le nom de l'auteur, etc. — Faux-titre : titre simple sur la page précédant la page de titre. — Titre courant : titre imprimé en bas ou en haut de chaque page. Grand titre d'un ouvrage. ⇒ frontispice.♢ Par ext. Livre. Les dix meilleurs titres de l'année.2 ♦ Nom d'un texte, d'une œuvre.3 ♦ Expression, phrase, généralement en gros caractères, qui présente un article de journal. ⇒ rubrique. Titre sur cinq colonnes à la une. ⇒ manchette. Cette affaire a fait les titres, les gros titres des journaux. « en première page, en gros titre » (Sarraute). Titre d'un paragraphe. ⇒ intertitre. — (Sur une affiche, un prospectus) « une affiche avec un gros titre : CANAILLES ! » (Aragon).4 ♦ Dr. Subdivision d'un recueil juridique, législatif, portant souvent un chiffre romain. Livres, titres, chapitres, sections et articles des codes français. « Je suis au titre XIV du IIe livre des Institutes » (Flaubert).
Encyclopédie Universelle. 2012.